Conseils métropolitains et municipaux des 23 et 24 juin 2021

Des conseils mis entre les deux tours pour se faire des joutes oratoires entre Navarranne et Falco, c’est dévoyer leur mission. Nous vous partagerons juste une « petite victoire » et la belle intervention d’André.

Au conseil métropolitain du 23 juin, l’instauration de 3 navettes traversantes a été votée. Cette idée permettant aux personnes travaillant dans l’arsenal de venir depuis des parkings relais ou l’hôpital Sainte-Anne sans être obligé de descendre de bus à l’extérieur de l’arsenal avait été défendue par Toulon en Commun deux mois auparavant. Nous sommes très heureux lorsque nos propositions constructives sont prises en compte !

Au conseil municipal du 24, André de Ubeda a parlé du nom des rues et du devoir de mémoire, très important en cette période de dérives…

Intervention de André De Ubeda lors du conseil municipal du 24/06/2021 sur le devoir de mémoire

Monsieur le maire, chers collègues,

Vous avez été interpellé plusieurs fois par l’Institut d’Histoire sociale de la CGT.

TEC s’associe aux demandes exprimées par cette organisation dont nous saluons le remarquable travail de mémoire.

Si on ne connaît pas le passé il est difficile de construire un futur. Transmettre, enseigner l’histoire permet de ne pas répéter les tragédies.
Or la France traverse une période troublée où les adversaires de la république, au sens politique comme au sens littéral, travestissent l’histoire, revendiquent ouvertement des idées xénophobes. Les mêmes exercent une violence verbale et physique comme au pire temps de la montée du fascisme.

Dans ce contexte, au-delà des divergences politiques, il nous apparait important que la municipalité toulonnaise joue pleinement son rôle de veille démocratique.

Nous ne sommes pas toujours d’accord, mais nous vous savons attaché monsieur le maire aux valeurs républicaines.

Nous tenons ainsi à vous inciter à protéger les noms de lieux qui portent haut les valeurs fondamentales de la démocratie et notamment de la résistance.

Dans la ville où ont vécu Honoré d’Estienne d’Orves et Gabriel Péri deux immenses résistants d’origine sociale et politique très différente, nous demandons avec force que leur sacrifice ne soit pas oublié et qu’il soit utile à la France d’aujourd’hui. .

Le poète Aragon écrit à leur sujet :

« Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas

Tous deux adoraient la belle (la liberté)

[…]

Et tous les deux disaient qu’elle
Vive et qui vivra verra »

Cette leçon de tolérance et, à la fois, de fermeté dans les valeurs démocratiques doit inspirer la ville de Toulon.

C’est pourquoi nous vous demandons de veiller avec le plus grand soin à ce que les lieux avec des noms de résistants soient préservés.


Je parle en premier lieu des halles Esther Poggio cette résistante populaire.

[….]

Certes vous avez conservé la plaque commémorative, et je vous en remercie, mais il y a le nom commercial des dites halles qui vient perturber la visibilité. Imaginez que le stade Mayol subisse ce que l’on appelle en bon français un « naming » Imaginez que les médias nous répètent sans cesse que le RCT joue dans le stade Aviva ou Engie ou quelque chose comme ça.

N’y perdrions nous pas un peu de notre âme ?

Il est normal que l’entreprise pense à son renom. Mais la municipalité doit veiller au patrimoine historique. Pourquoi ne pas organiser une cérémonie pluraliste pour marquer l’intérêt de la mémoire collective ?

En deuxième lieu nous réclamons avec l’Institut d’Histoire sociale de la CGT que la rue Pierre Semard conserve ce nom glorieux.

[….]

Que le quartier s’appelle Quartier des arts c’est une bonne chose mais que le nom Pierre Semard demeure est un devoir de mémoire démocratique qui fait sens à notre époque. Là aussi une action fut elle symbolique de la municipalité serait bienvenue.

Enfin ma troisième demande concerne la création d’un lieu nommé Aragon.
Ce grand poète, peut-être le plus important du XXeme siècle publié à la Pleïade, honoré par tous les bords politiques malgré, ou grâce, à son engagement communiste est né à Toulon. Il a eu une relation très forte avec notre ville.

J’ai parlé avec monsieur l’adjoint à la culture et avec le légataire d’Aragon. Je sais la difficulté pour trouver les espaces sans plaque mais la ville de Toulon se grandirait en donnant le nom d’un lieu à cet immense intellectuel.

Encore mieux nous pourrions organiser une semaine Aragon à cette occasion. Je suis certain que les acteurs culturels de la région seraient enchantés.

Monsieur le maire comptant sur votre esprit républicain nous vous demandons d’accéder à nos demandes et à celles de l’IHS CGT ;

Je vous remercie

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