Conseil Municipal du 25 novembre 2022

Le conseil municipal du vendredi 25 novembre a été filmé par Toulon en Commun. Vous trouverez après la vidéo les minutes du CM, l’ordre du jour, le rapport sur le développement durable 2022 et le rapport d’orientations budgétaires 2023, nos interventions et une revue de presse.


Intervention Toulon en Commun sur le développement durable

Ce rapport 2022 sur la situation en matière de développement durable de la ville de Toulon est rempli de bonnes petites choses. Un peu comme la COP27 et les 26 qui ont précédées. Plein de bonnes idées sont proposées.

Comme on disait autrefois, le ciel est pavé de bonnes intentions.

Mais cela fait bientôt 50 ans que René Dumont a écrit l’Utopie ou la Mort.

Et l’on voit bien à quelle vitesse nous nous précipitons vers un mur qui détruira notre civilisation.

Alors il est du devoir de chacun, chacun à son échelle, de faire au mieux et de viser l’utopie plutôt que la mort.

A l’échelle de la ville, oui, il faut végétaliser les cours d’école, mettre de l’ombre avec des arbres dans toutes nos rues, isoler nos bâtiments communaux, développer les transports en commun et les modes de transport doux pour pouvoir limiter la circulation automobile, limiter l’énorme pollution des ferries et navires de croisière, développer les énergies renouvelables sur notre territoire, réduire la consommation de l’éclairage public…

Mais cela doit être fait bien plus rapidement et plus massivement que ce qui est proposé dans ce rapport. A la vitesse de ce qui est proposé, il faudra au moins un demi-siècle pour arriver à une autoconsommation énergétique de nos bâtiments.

Je voulais en commission détailler un peu plus ce rapport et proposer quelques actions complémentaires, mais Monsieur Mahali n’avait pas le temps et m’a demandé d’en parler plutôt en conseil municipal. Je ne vais pas détailler les 28 pages du rapport mais juste prendre quelques exemples :

  • Page 11 Le pôle de correspondance pour les minibus est conçu exactement comme un îlot de chaleur, et nous verrons l’été non seulement les usagers attendre en plein cagnard mais aussi les minibus laisser leur moteur tourner pour avoir la clim.
  • Page 11 Pistes cyclables : un manque cruel de continuité est montré du doigt par les associations cyclistes. A quand pourra-t-on dire comme pour les bus « une piste cyclable à moins de 400m de 90% de la population ? »
  • Page 12 Préservation des ressources en eau : très bien toutes ces rénovations, mais je lis que 61% de l’eau potable est tirée du lac de Carcès, que ce lac est en partie alimenté par le Caramy dont deux sources risquent d’être polluées par le projet de carrière à Mazaugues. Il est de votre devoir d’invoquer le principe de précaution et de tout faire pour que notre eau ne soit pas polluée par un projet de carrière, même s’il n’est pas sur le territoire de la métropole. Monsieur le Maire, VOUS avez suffisamment de pouvoir et de relations dont vous vous vantez pour faire obstacle à ce projet. Si cette carrière est créée et que le désastre prédit se réalise, nous vous tiendrons pour premier responsable de n’avoir rien fait pour empêcher cette catastrophe.
  • Page 13 Vous comptez les arbres plantés, mais dans nos rues, nous voyons beaucoup d’arbres coupés. Monsieur Mahali devait m’en fournir le nombre mais je ne l’ai pas encore eu.
  • Page 17, l’illustration de la coulée verte est emblématique. Cette coulée verte est bien agréable mais ce que vous préférez montrer en est la partie la plus bétonnée, étonnant.
  • Page 23 Comment peut-on se dire ville amie des ainés quand nos parents ne peuvent pas aller dans la vieille à cause du manque d’assises pour se reposer de temps en temps ?
  • Page 25, on signe la charte zéro plastique mais on a encore des bouteilles d’eau en plastique au conseil métropolitain…

Ce ne sont que des exemples. Ce que je voudrais que vous reteniez, c’est qu’il faut profiter de notre épargne pour investir massivement dans toutes ces actions. Et en plus cela permettra d’économiser sur notre budget de fonctionnement en réduisant notre facture énergétique. L’augmentation du coût de l’énergie nous donne raison quand à nos préconisations d’investissement sur l’isolation des bâtiments.

La gestion de bon père de famille, c’est bien dans un environnement stable. Mais nous sommes en crise profonde, la guerre est en Europe et la terre brûle, il faut agir en conséquence !


Notre intervention sur les orientations budgétaires

INTERVENTION ROB

Monsieur le maire, chers collègues,

Nous traitons une importante délibération, certainement la plus importante de l’année.

Sans les financements suffisants nous ne pourrons répondre aux besoins des citoyens.

J’exprime le souhait d’un débat franc mais serein, sans invectives et sans interruptions.

Nous sommes, à Toulon en commun, en désaccord avec les postulats et la logique du rapport.

  1. Notre première remarque a trait au contexte national d’où beaucoup de choses découlent.

Le rapport que vous présentez s’y attarde longuement avec raison. Les villes, les collectivités ne peuvent pas tout.

L’analyse du rapport montre que l’Etat étrangle les collectivités. Je cite votre rapport lui-même :

« L’association des grandes villes et métropoles estime que 4 lignes rouges ont été dépassées par la version retenue du dispositif [PLF2023]:

1. Un effort de réduction des dépenses trop important,

2. L’absence de détourage des dépenses énergétiques non pilotables,

3. Un risque de désintégration intercommunale en ne ciblant que les 500 budgets locaux de plus de 40 millions d’euros,

4. Des sanctions individuelles similaires aux contrats de Cahors. »

Les positions de l’AMF, les déclarations de votre ancien collègue de parti Lisnard, vont toutes dans le même sens : les collectivités seront encore plus en difficulté en 2023 qu’en 2022.

Je ne prendrai qu’un exemple : la question de l’énergie.

Les décisions d’augmentation du Tarif Régulé de Vente de l’électricité (TRV) résultent directement de la politique d’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence et de la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité) de 2010, organisant ce marché en mettant à disposition des « fournisseurs alternatifs » un quart de la production nucléaire d’EDF par l’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique). Cela conduit à des situations dramatiques des millions de personnes et des villes aussi.

Ce gouvernement que vous soutenez a ratifié ces accords mettant en grande difficulté les collectivités.

Avec cette politique il y a de grands dangers pour l’économie française dans sa globalité. Les collectivités représentaient il n’y a pas longtemps 70% des investissements totaux dans le pays.

 En réduisant leurs possibilités d’engagements financiers le gouvernement contribue à la baisse des activités que ne compense pas le privé.

Même avec une croissance, elle-même en baisse et avec le risque de récession, les habitants en subissent les conséquences sociales dramatiques. Pauvreté, misère, chômage, précarité dans le travail et dans tous les domaines de la vie.

Cette situation est la conséquence de la logique que vous partagez avec le gouvernement : la baisse des dépenses publiques. Philosophie que l’on retrouve dans vos orientations budgétaires.

L’austérité pour le plus grand nombre et l’opulence pour les autres. Le refus de taxer ne serait-ce qu’exceptionnellement les profits indécents des géants de l’énergie. Voilà les dogmes que vous partagez avec le gouvernement.

Cela m’amène au deuxième point.

  1. Les orientations budgétaires que vous mettez en débat

Votre rapport ne peut que s’élever très très mollement contre la politique que vous soutenez tellement ailleurs que le président vous a confié une mission.

[ parler de la mission ? SDIS en grève pendant des mois, budget et personnel insuffisant ( Var Matin]

En réalité vous protestez à Toulon contre ce que vous soutenez à Paris.

Je ne sais comment qualifier cette attitude.

Ces contraintes que vous acceptez à Paris, vous les concrétisez à Toulon.

Cela donne un projet de budget sans ambition qui ne défend pas, autant que faire se peut, le pouvoir d’achat des Toulonnaises.
Ce n’est pas que vous ne faites rien, c’est que, coincé par votre dogme austéritaire, vous utilisez  l’écran de la dette, pour empêcher le plein développement des possibilités qui existent.

Oui la ville, la métropole, les habitants ont besoin de plus de social, plus d’activité, plus d’écologie, plus d’éducation, de culture, de sport.  

Et ce ne sont pas les cris de triomphe qui parsèment votre rapport qui peuvent donner le change.

Quelques exemples

  • Non Toulon n’est pas la ville la plus verte
  • Non ce n’est pas sur le personnel qu’il faut faire des économies, cela conduit à donner moins de services aux toulonnais.  Vous vous félicitez de la baisse de la masse salariale. Ce sont 15 millions en moins depuis 2017 dans l’économie toulonnaise. Les conséquences ne peuvent être que négatives pour l’économie locale.
  • [Le dogme de la Chambre régionale des comptes, calqué sur les pires caricature ultra libérales est absurde économiquement et cynique d’un point de vue social. ]
  • Observez les contradictions : vous vous félicitez que la ville est moins dépensière en achats mais quelques lignes plus loin vous dites que la hausse des dépenses est due à la hausse de l’activité. Eh oui l’activité et les dépenses publiques sont liées !
  • Non Toulon, malheureusement, n’est pas une ville attractive en dehors des ses atouts naturels.

[Challenge, Chambre régionale des comptes]

Il y a en revanche des dépenses qu’on pourrait éviter pour investir, par exemple les 3 millions d’amende à cause de l’insuffisance de logements sociaux.

La dette est elle une obsession ou un écran de fumée destiné à cacher le manque d’ambition ?

A Toulon en commun nous n’en faisons pas l’alpha et l’oméga de toute politique budgétaire.

Nous avons une autre logique :

  • Qui peut vivre sans crédit ? Aucune personne morale ou physique !
  • Qu’est-ce qu’il vaut mieux ? Avoir le moins de dettes possibles ou s’endetter raisonnablement pour répondre aux besoins et  permettre des investissements qui rapporteront demain de nouvelles recettes. Vous vous dites satisfait de l’augmentation de la population mais il faut comparer vraiment. Nous avons 2.000 habitants de moins qu’en 1975 et d’autres villes ont une démographie bien plus croissante : Rennes + 22.000 depuis 1975, Montpelier + 120.000. Ce sont des villes de la même catégorie mais qui investissent beaucoup plus
  • Je vous concède que Toulon est une ville pauvre : 21% de taux de pauvreté, largement au-dessus de la moyenne nationale. Mais justement n’y a – t-il pas des mesures à prendre pour aider la population ?

Et puis parlons concrètement :

  • Mesurer l’endettement en années pour les capacités de remboursement est ce bien logique ? Est-ce que c’est vraiment une loi d’airain qu’il faut respecter ou une méthode alarmiste ? Est-ce le plus important que Toulon puisse rembourser en 2 ans au lieu de 20 ans ? La ville de Toulon est-elle menacée de disparition ?
  • Et puis surtout : quel intérêt pour les Toulonnaises de maintenant puisqu’ils payent à peu près les mêmes impôts que d’autres villes qui ont su investir en empruntant ? Quel intérêt pour les toulonnaises de demain qui n’auront pas les services utiles parce que la dette, la dette, la dette…. ?
  • Oui les Toulonnaises payent à peu près les mêmes impôts que la moyenne des autres villes de la strate [INSEE]. Mais il y a plus. Dans votre propre rapport nous voyons que les charges financières, c’est-à-dire le coût de la dette,  pour les Toulonnaises est de 5 euros par an et par habitant Et vous comparez aux autres villes. Mais justement, à part la ville de votre ami Perdriau, les villes qui ont la plus forte charge financière, comme Grenoble, sont à environ 28 euros par an et par habitant.

La différence est de 28 euros maximum. Par an et par habitant. C’est dans votre rapport.

 Nous pensons que cette différence ne justifie pas que Toulon soit la ville qui investisse le moins dans sa strate. A part toujours la ville de Perdriau mais je crois qu’il a d’autres problèmes à régler en ce moment.

Les condamnations d’élus ne sont pas une bonne chose, pour les habitants et l’image de la politique donc pour la démocratie. Dans le Var ou ailleurs.

  1. Quelles sont les conséquences de ce type de gestion
  2. Les subventions aux associations n’ont pas augmenté depuis 2013
  3. Les politiques sociales stagnent
  4. La ville perd en attractivité malgré vos dires M. Falco malheureusement ; La chambre régionale des comptes et la revue challenge le montrent.
  5. Le bien être des Toulonnaises est limité
  6. Pas de réponses suffisantes aux problèmes de pauvreté et de pouvoir d’achat
  7. Le recours au privé est très excessif. Comme le dit M. Mahali ( PV du précédent CM) le privé ne vient par philanthropie et vous-même M. Falco lors du même CM vous nous dites que ce n’est pas votre problème si une entreprise en affaire avec la mairie est liquidée.

ET TOUT CA EN PAYANT AUTANT D’IMPOTS QUE LES AUTRES VILLES

  1. Les alternatives

La première remarque c’est que nous sommes la seule vraie alternative.

Mme Muschotti est dans votre camp ultra libéral

Quant au RN il votera contre parce qu’il souhaite encore plus d’austérité, plus d’orthodoxie économique comme le montrent leurs votes à l’AN notamment contre l’augmentation du SMIC. Toujours plus d’austérité pour les pauvres surtout s’ils ne retournent pas en Afrique. Mme Méloni leur modèle transalpin le démontre également dans son budget.

Nous avons déjà ébauché des pistes d’engagements financiers raisonnables et utiles mais rapidement quelques points :

  • Mettre en valeur les atouts naturels de Toulon
  • Mettre  vraiment le paquet sur l’aide sociale, l’éducation, le logement, la protection de l’environnement (pollutions, aide aux transitions notamment dans le cadre de la nécessaire ZFE etc.).
  • S’engager dans une politique volontariste de relance de l’économie locale (salariés, TPE etc.)
  • Pour cela investir beaucoup plus.
  • Oui investir en faisant les bonnes économies et en empruntant. Vous le dites vous-même dans le rapport : les taux sont très bas.
  • Les investissements d’aujourd’hui sont la réponse aux besoins de la population actuelle et surtout de celle de demain. Mais les investissements d’aujourd’hui sont aussi les recettes supplémentaires de demain.
  • Je vous remercie
  • Duplicité
  • Investissement
  • Comparaisons villes
  • Contrat cahors
  • Austérité subie et pas sobriété subie cadre accepté
  • Investissements = des recettes en plus à venir au-delà de la réponse aux besoins

Revue de presse

De plus en plus manifeste la différence de traitement du conseil par La Marseillaise ou Var Matin, ce dernier n’éprouvant même pas la peine de parler des 45 minutes de débat suer le développement durable… Commençons par La Marseillaise :

et maintenant le journal de la mairie, heu, Var Matin :

Merci de partager :
Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial