Mutation des espaces portuaires en France

Toulon (et Bastia) sont les deux exemples d’évolution avortée des ports. Une synthèse de qualité a été éditée par l’ISEMAR. Interview de Jean Charbonnier, membre du Collectif « Port de Toulon-Halte aux Nuisances »

L’auteur de l’étude ISEMAR nous parle des villes côtières et de leurs ports au cours des siècles. Le plus souvent l’évolution de la taille des navires marchands et l’accroissement des trafics ont encouragé ou obligé les autorités responsables à éloigner du cœur des villes les principales activités maritimes sources de nuisances.  Dans certains cas la géographie ou l’urbanisation galopante abouti à une impossibilité, le cas le plus évident est celui de Nice. C’est aussi le cas d’Ajaccio, de l’île Rousse, ou de Port-Vendres. A Calvi le cas a été réglé intelligemment, le trafic ferry n’apportait rien à la ville à part la pagaille, il a été éjecté.

Deux cas sont intéressants car il montre que les pouvoirs locaux peuvent manquer de lucidité et de courage pour prendre les décisions d »éloignement alors que les solutions sont connues et ont été étudiées par leurs propres services ou des organismes extérieurs. C’est le cas de Toulon où le site portuaire de Brégaillon existe depuis longtemps en fond de rade. Avec un investissement de 150 millions, sans doute 200 aujourd’hui, la totalité du trafic ferry, Corse et  international, aurait pu s’installer définitivement dès 2015. La Région Occitanie  investie beaucoup plus dans deux ports, Sète et Port la Nouvelle. Et bien non la Métropole TPM préfère s’asseoir sur l’environnement du port Toulon-Côte d’Azur en centre ville, la santé et le bien être des riverains, la création d’une ZFE crédible et l’espoir de présenter définitivement et au premier coup d’œil une ou des réalisations phares pour une ville qui en manque. Les travaux de ces dernières années, parking aérien et ombrière ne font qu’enlaidir un peu plus le port. Ils sont la preuve que pour la Métropole et CCI ce qui compte est la satisfaction des clients de la Corsica-Ferries. L’autre cas comparable est celui de Bastia où un site est prévu depuis au moins 20 ans. Plus personne ne sait pourquoi rien ne bouge.

https://www.isemar.fr/wp-content/uploads/2023/03/Note-de-Synthese-249-Les-mutations-des-espaces-portuaires-francais.pdf

Merci de partager :
Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial