Troisième conseil municipal de Toulon en Commun
Ce troisième conseil municipal a encore été en grande partie consacré à des désignations de représentants de la mairie auprès de différents organismes. Magali Brunel a exprimé notre volonté de participer à ces commissions mais nous n’avons guère été entendus.
Le seul point hors de ce périmètre était pour subventionner la venue de la Patrouille de France le 15 Août. Philippe Leroy s’est exprimé sur ce sujet en demandant si l’on était bien là dans le cadre du défi écologique que le maire s’était engagé à relever.
Les transcriptions sont après les vidéos pour ceux qui préfèrent lire.
Magali Brunel s’est exprimée sur les désignations :
Projets de délibération 3-1-09 et suivantes
Monsieur le Maire, mesdames et messieurs les membres du conseil municipal,
Nous nous apprêtons à voter ce matin une série de délibérations concernant la participation d’élus dans différentes instances du fonctionnement de notre ville. Mon propos concerne l’ensemble des délibérations de ce type présentées au vote, ce matin.
Nous avons rappelé, dès le conseil municipal d’ouverture de cette mandature, l’attachement de « Toulon en commun » à la démocratie participative et à un exercice démocratique engagé et constructif de tous les élus. C’est pourquoi nous souhaitons exprimer notre volonté de contribuer à la vie des différents conseils et commissions qui régissent le fonctionnement de notre ville. La plupart des projets de délibération que nous nous préparons à examiner précisent que les votes se réalisent « au vu des candidatures enregistrées ». Or, nous n’avons nullement été informés d’un appel à candidature, nous n’avons pu proposer notre nom pour ces différentes instances alors que je le reprécise, nous souhaitons contribuer de manière constructive, au fonctionnement de ces organismes locaux. Il ne paraît pas étonnant que des élus souhaitent s’impliquer dans la vie de leur commune. Notre demande n’est pas fantaisiste, elle est au contraire à la hauteur de la dignité de notre fonction : un élu doit s’impliquer dans la vie publique, et c’est ainsi, sérieusement, que nous entendons exercer notre mandat, fût-il un mandat d’opposition.
Nous souhaiterions donc particulièrement être présents sur des commissions traitant de sujets sur lesquels nous avons à apporter un éclairage, une expertise, un point de vue argumenté. Ainsi nous souhaitons contribuer aux travaux du Conseil d’administration de l’association des centres sociaux de Toulon (qui fera l’objet de la délibération 0.0.03), de l’association « mission locale des jeunes Toulonnais » (Délibération 0.0.14), au conseil d’administration de la régie Mixte des transports Toulonnais (0.0.20) et du conseil d’exploitation de la régie communale des transports (0.0.28) de l’association Théâtre Liberté (0.0.22), de la commission de suivi de site pour l’Unité de Valorisation énergétique (0.0.26).
Nous souhaitons également contribuer à l’importante mission d’écoute, de remontée des besoins, et de réflexions qui se joue dans les différents conseils d’écoles et conseils d’administrations des établissements scolaires de notre ville ( soit les délibérations 0.0.05 et P.0.06) : Notre ville comprend 84 écoles, 3 lycées , 10 collèges , 4 lycées professionnels et 7 établissements privés. Tout élu responsable, attentif aux problématiques de ces établissements devrait pouvoir exercer son rôle dans ces différentes instances. Au lieu de cela, votre répartition prévisionnelle charge certains conseillers de nombreux établissements, ce qui n’est sans doute pas le meilleur signal pour l’attention que chacun méritent.
Nous précisons que nos demandes ne concernent que des conseils où plus d’un élu est nommé, la plupart du temps plusieurs et où par là-même, où il vous est donc tout à fait possible de permettre une représentation plurielle du conseil municipal. Car, au-delà de la demande légitime d’élus soucieux d’accomplir leur rôle et de s’impliquer dans la vie des Toulonnaises et des Toulonnais, c’est bien au nom de la diversité de la représentation municipale que nous sollicitons d’être associés à nos collègues de la majorité dans ces différentes instances.
Philippe Leroy et la Patrouille de France
Monsieur le Maire,
Lors du dernier conseil municipal, M. Mahali et vous-même avez cherché à nous rassurer en précisant que si le terme «transition» n’était pas présent dans les titres des adjoints ni le périmètre d’intervention des commissions, il était bien au premier plan de vos préoccupations.
Je pense que nous sommes tous d’accord qu’il s’agit bien d’un choix politique fondamental et universel, la transition devant toucher l’ensemble des aspects de la vie du citoyen et des décisions municipales.
Je vais intervenir sur les deux délibérations 17.2.01 et 17.2.02.
Pensez-vous que le choix de faire intervenir la patrouille de France le 15 août à Toulon soit cohérent avec cette vision ?
Nous souhaitons présenter notre position en 3 points.
Tout d’abord le volet écologique : la pollution liée aux vols aériens est une pollution majeure, qui affecterait la qualité de l’air déjà trop pollué de notre ville. Cet évènement a lieu régulièrement depuis des années, mais nous sommes dans un péril climatique, les citoyens en ont pris conscience et demandent un changement.
Ces vols occasionnent d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Les pods fumigènes, projetant les couleurs «bleu-blanc-rouge», contiennent des dérivés du pétrole et des colorants qui, projetés à une température de 700°, donnent des résultats extrêmement nocifs et polluants.
Pour nos citoyens fragiles ou âgés, sensibles aux maladies respiratoires et avec un virus toujours actif qui s’attaque à ces mêmes fragilités, est-ce tenable ? Nous considérons que non.
Deuxième point : le coût estimé des frais d’organisation au déplacement et à la prise en charge des animations s’élève à 36 600 euros plus 2 200 euros pour l’association gérant ce projet.
Nous pensons, à Toulon en Commun, que ce total de 38 800 euros, au moment même où la ville souffre, et se prépare à des mois encore plus rudes, pourrait être mieux employé, par exemple pour le soutien aux familles qui se trouvent précarisées dans la crise actuelle, l’accompagnement des artisans et commerçants qui sont menacés de faillite, l’éducation cet été des enfants qui se sont le plus éloignés de l’école, l’accompagnement des jeunes arrivant sur le marché du travail qui vont se trouver en très grande difficulté dès l’été.
La crise nous oblige à la solidarité, et une telle dépense ne peut être comprise, même si, c’est certain, notre ville a également besoin d’événements festifs, gratuits, qui renforcent sa cohésion.
Troisième point, notre proposition : si une partie de cette somme revenait au soutien de nos concitoyens qui en ont le plus besoin et que l’autre soit investie dans une journée festive et culturelle faisant appel aux artistes et techniciens du spectacle vivant local, nous entrerions alors dans un cercle vertueux.
Nous comprenons l’importance d’évènements festifs, y compris pour l’attractivité touristique : mais alors, choisissons pour cela de soutenir la vie économique et culturelle locale. La culture est fondamentale. Alors que la municipalité fasse un geste vers ses auteurs, ses artistes, ses artisans qui souffrent tant dans cette période en organisant, par exemple, à tous les endroits de la ville, pour le 15 aout, des manifestations culturelles ouvertes, gratuites permettant de réunir de petits groupes, en différents lieux selon des programmes variés. Voilà qui serait à la fois en prise avec la réalité sanitaire et avec les besoins locaux.
Privilégions l’humain, les acteurs locaux qui savent faire vivre leur territoire et qui le feront dans le respect de notre environnement et en lien avec la population.
Je donne un exemple : un cachet d’intermittent charges comprises est autour de 300€. Avec 21.000€ vous donneriez une journée de travail à 70 intermittents de la métropole. Qui en plus le dépenseront vraisemblablement localement.
Ce budget ne représente qu’environ 2/10.000èmes du budget, mais chaque dépense de la ville devrait prendre en compte le défi climatique et la santé de nos concitoyens. C’est cela la voie de la transition, et vous le voyez bien, ce n’est pas qu’un mot.
M. Le Maire, M. Mahali, vous qui êtes en charge du défi écologique pour la ville de Toulon, nous vous demandons donc de reconsidérer sérieusement ce projet pour le rendre cohérent avec les défis actuels.