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Un tramway nommé “Emprunt citoyen”

Un tramway nommé “Emprunt citoyen”

Lu dans la gazette des communes, la ville de Brest a lancé un emprunt citoyen pour construire sa deuxième ligne de Tram. A Toulon, toujours rien…

Taux d’intérêt : 4 % ; durée de remboursement : cinq ans. Métropole de Brest, 8 communes, 212000 Habitants.

A Brest, on ne cache pas sa fierté devant le travail accompli. « Il s’agit du plus gros emprunt citoyen levé par une collectivité territoriale en France », répète-t-on à la métropole.

Entre le 27 septembre 2023 et le 15 janvier 2024, l’interco a lancé un financement participatif pour la construction de sa seconde ligne de tramway, qui sera opérationnelle en 2026. Une initiative soldée par une récolte de 944 000 euros : une réussite pour la collectivité, qui tient à remettre en contexte l’objectif symbolique de cette levée de fonds, dont le montant ne représente qu’une infime partie d’un projet à 195 millions d’euros. « Nous ne sommes pas dans une logique financière, mais de mobilisation de la population, en donnant aux contributeurs des informations pour qu’ils nous servent de relais », expose ­Yann ­Guével, vice-­président chargé des finances à la métropole.

Seconde ligne contestée

Cette seconde ligne ne faisait pas l’unanimité. « La construction d’un tramway a une grosse emprise sur la voirie, ce qui peut donner lieu à certaines réserves des habitants et commerçants. L’idée de l’emprunt était de dire que la collectivité peut s’appuyer sur des habitants qui croient en ce projet d’intérêt général », complète Pierre ­­Catel, directeur des finances et de la commande publique. Au total, 245 citoyens, dont 78 % du ­Finistère, ont contribué. Le montant maximum était fixé à 5 000 euros – puis 10 000 – le minimum à 1 euro.

« Nous voulions que cela crée un engouement, peu importe l’épargne. Au final, toutes les tranches d’âge ont participé – jeunes, quadragénaires, retraités », analyse Arthur Moraglia, président de Villyz, plateforme qui permet le financement de ­services publics, qui a joué un rôle central. Agréée par ­l’autorité des marchés financiers avec un avis conforme de l’autorité de contrôle prudentiel et de ­résolution, Villyz a d’abord vérifié l’identité de chaque épargnant. Aujourd’hui, elle se charge de leur remboursement, en appliquant le taux d’intérêt de 4 % sur une durée de cinq ans. La communauté s’est, elle, focalisée sur la communication autour de la campagne d’emprunt et les relances lorsque différents paliers f­inanciers étaient atteints.

Objectif dépassé

La participation au ­projet est cependant relativisée par ­Bernadette ­Malgorn. ­Favorable aux dispositifs participatifs, l’élue d’opposition n’a « aucune objection » au principe d’emprunt citoyen. Mais elle est opposée à cette seconde ligne de tramway et aurait ­préféré un renforcement des bus à haut niveau de service. « Les chiffres, 245 participants à l’échelle d’une métropole de 200 000 habitants, prouvent qu’il y a eu du répondant, mais rien en termes d’approbation du projet. »

Dans l’entourage de ­Yann ­Guével, on se félicite d’une levée de fonds conclue à quelques milliers d’euros du montant maximum fixé à 1 million, bien au-delà de l’objectif initial de 500 000 euros. Une réussite qui fait réfléchir au futur. « Ce projet a créé une communauté de citoyens et cela nous donne envie de poursuivre, toujours dans la même logique de ­mobilisation. »

« Il y a évidemment des moments de doute sur un tel projet »

Pierre Catel, directeur des finances et de la commande publique à la métropole de Brest.

« Le rôle principal de la métropole a été la communication autour du projet, relate Pierre Catel, directeur des finances et de la commande publique. Il fallait d’abord faire connaître l’emprunt citoyen à la population, à travers des spots à la radio, des campagnes d’affichage dans la ville. Nous avons peut-être sous-estimé les ressources que cela demandait. Nous avons appris en pratiquant. Ensuite, nous avons initié des opérations spécifiques pour relancer et attirer de nouvelles personnes lorsque certains paliers étaient atteints : 250 000 euros, 500 000. Il y a, évidemment, des moments de doute lorsqu’on lance un projet de ce type et certaines idées que l’on a hésité à mettre en place. Mais elles nourriront nos réflexions dans le futur, comme le fait de proposer aux citoyens ayant financé le tramway de découvrir, en avant-première, une rame d’exposition ou de ­participer à l’un des premiers trajets. »

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