De nombreuses interventions des élus de Toulon en Commun au cours de ce conseil, certaines improvisées ne sont écrites ici que dans les minutes du conseil. Et vous avez la vidéo pour tout savoir !
La retransmission est en deux parties, la caméra s’est arrêtée sans prévenir, il faisait sans doute trop chaud…
Intervention Philippe Leroy sur la démocratie participative et le manque de transparence dans les grands projets d’urbanisme
Monsieur Cavana,
Je n’ai pas reçu l’article du Code de la commande publique qui liste les personnes qui siègent dans un jury de concours que vous m’avez promis. Je note qu’il m’a été refusé d’avoir un oeil sur la médiathèque Marnata, le grand projet Mayol Pipady et l’aménagement Visitation / Cordouan.
Cependant, dans une vision démocratique, il nous semble important de faire participer des élus de l’opposition aux travaux de définition des grands projets d’urbanisme et de les faire nommer dans les commissions de sélection. Il y a sûrement un moyen légal de le faire et vu vos compétences juridiques, vous devriez savoir lequel.
Lorsque nous avons demandé au nom de Toulon en Commun à ce que des conseillers d’opposition prennent part au conseil d’administration du Palais des Congrès et du Zenith ou du CCAS, cela a été accepté et voté au sein de notre conseil. La présence de conseillers d’opposition ne semble pas avoir perturbé la bonne marche de ces différentes instances, bien au contraire.
Par ailleurs, Madame le Maire m’a convié à une concertation pour les écoles Mistral-Carnot-Casanova, et je pense là aussi que ma présence est un gage de transparence dans la gestion de la municipalité. Je suis convaincu que la concertation avec toutes les personnes concernées, les directeurs d’école, les CIL, les parents d’élèves, l’inspection académique, les services techniques et les élus va permettre à ce projet d’aboutir à une solution approuvée par tous d’ici la fin de l’année. Un projet de fermeture d’école va être ainsi transformé en projet d’aménagement concerté de quartier. Bravo.
Alors pourquoi bloquer l’accès à l’opposition aux autres grands projets d’urbanisme ?
Même si nous ne sommes pas d’accord avec certains choix, une voix différente ne changerait pas la décision définitive, comme pour toutes les délibérations que nous votons ici. Elle pourrait en revanche laisser une place à la discussion, voire ouvrir d’autres pistes de réflexion peut-être utiles pour tous.
Pourquoi ne pas aussi faire participer de manière active en amont les citoyens de notre ville ? J’ai vu mardi des propositions de parents d’élèves être retenues pour améliorer la sécurité des enfants.
Alors d’où vient ce blocage spécifiquement sur les trois grands projets cités ?
Ne croyez vous pas qu’un tel refus peut être aussi contreproductif ,et donner à penser à un manque de transparence dans les choix retenus ?
Nous sommes attentifs à votre réponse, restons candidats pour contribuer à ces groupes de travail, et sommes toujours à votre écoute.
Intervention Magali Brunel
Sur le soutien de la municipalité à une construction de logement social et au problème des charges à La Beaucaire
Madame le maire, chers collègues
Nous voterons la délibération en faveur du logement social. Nous avons trop rarement l’occasion de voter ce type de délibération en vue en vue d’une participation de la ville à un projet de construction de logements sociaux. Ce projet signale bien que nous trouvons encore, à Toulon, des surfaces qui permettent le logement social et qui nous permettent de limiter un peu ainsi le très important déficit de ce type logement de notre commune. Nous rappelons que 70 % des Toulonnais sont éligibles au logement social et que les dossiers en attente sont extrêmement nombreux.
Mais au-delà des problématiques d’offre en logement social, d’autres problématiques se rappellent à nous et sont en pleine actualité. En cette période d’inflation qui frappe en premier lieu nos concitoyens les plus modestes, nous avons suivi avec attention les problèmes rencontrés par les locataires des HLM de La Beaucaire. Ceux-ci ont reçu un rappel de charge, qui est un énorme coup dur pour beaucoup de familles. Pour certains il s’élève à plus de 1000 euros, tandis que chacun d’entre eux a été très attentifs, comme nous tous, cette année à être extrêmement rigoureux avec les dépenses d’énergie. Qu’est ce qui explique ce surcoût aussi énorme ?
Ce n’est pas l’augmentation de la consommation réelle de ces locataires, ce n’est même pas l’augmentation des couts de consommation, en effet, l’eau chaude et le chauffage pour la cité de La Beaucaire sont alimentés grâce à l’incinérateur de déchets ménagers de la ville. Or le prix des déchets lui, n’a pas augmenté ! La seule chose qui justifie cette augmentation, c’est le fait que l’entreprise gestionnaire de l’incinérateur a fait indexer dans son contrat le prix de l’énergie qu’elle retire des déchets de la ville sur le prix du gaz. En économie, cela s’appelle une bulle spéculative !
Et c’est cette bulle qui enrichit l’entreprise, et qui met les locataires en très grande difficulté.
Certes M. Mahali a reçu une délégation des locataires, et des associations ainsi qu’une délégation de nos camarades du PCF. Nous l’en remercions et son travail n’est pas en cause. Mais nous soutenons les protestations des locataires et nous les trouvons légitimes.
Les solutions proposées consistent à proposer aux locataires l’étalement des sommes dues. Alors, bien entendu nous approuvons les mesures d’urgence prises qui permettent aux locataires de ne pas enclencher une dynamique d’endettement.
Il semble que des subventions soient aussi accordées ? Mais quelles subventions et par qui ?
Quel serait le reste à charge pour les familles ? En l’état de nos informations, en plus du Fonds Social au Logement, c’est l’Office et les collectivités locales qui financeraient le surplus de charges.
Mais est-ce satisfaisant ? A-t-on ainsi mis fin au scandale ?
Et bien non, car les soutiens financiers qui seraient accordées, ce sont encore les locataires, par l’intermédiaire de l’Office, ou les contribuables, par l’intermédiaire des subventions, qui les paieraient. Peut-on s’en satisfaire ? alors qu’une entreprise, l’entreprise Zéphire s’est considérablement enrichie sans rien changer à son offre, et du simple fait d’une indexation scandaleuse. C’est selon nous à l’entreprise qu’il convient de demander une réduction exceptionnelle de façon qu’elle ne pratique pas de tarifs indécents.
Que comptent faire la ville et l’Office pour peser et faire contribuer l’entreprise su r les sommes demandées aux locataires ? Nous réclamons enfin que ce contrat inique, qui frappe les plus fragiles d’entre nous, soit dénoncé. Quelle est la position de la mairie et de l’office sur ce point ?
Sans ces deux actions de fond, une demande de réduction à l’entreprise et une annulation de la clause du contrat sur l’indexation du gaz, les mêmes problèmes vont continuer à causer les mêmes conséquences et les mêmes dégâts pour les familles toulonnaises locataires à la Beaucaire.
Intervention André de Ubeda sur le Sporting
Madame le maire, chers collègues,
Il nous est demandé dans cette délibération de voter la subvention annuelle au Sporting club de Toulon.
Elle n’est pas négligeable pour un club en National 2.
100.000 euros en numéraire plus 173.000 si on valorise les mises à disposition de locaux et de stades.
En 2021 par exemple la ville a participé à rénover le centre d’hébergement
Si on rajoute les subventions de la Métropole, du département et de la Région nous totalisons : 582.000 euros.
Nous sommes tous attachés au Sporting. Je n’y ai jamais joué, j’ai plutôt joué contre, mais comme une majorité de toulonnais de nombreux souvenirs y sont rattachés. Bons et mauvais, à Mayol, comme à Bon Rencontre, mais c’est le propre des amateurs de ballon.
Pourtant, sportivement, le club a toujours été une référence pour les footeux.
Malheureusement il n’a pas toujours été une référence en matière de gestion.
Le succès de la campagne « Toulon mérite un grand Sporting » montre l’attachement des varois à l’existence d’un club historique qui, en fin de compte, appartient à la communauté sans qui il n’existerait pas.
Nous connaissons les résultats peu flatteurs des dernières années. Bien entendu les résultats sportifs ne sont pas directement calqués sur la gestion. Il reste encore un peu de la « glorieuse incertitude du sport » chère à Albert Camus.
Toutefois les gestions administrative, financière et humaine impactent fortement les résultats sportifs.
Nous sommes très inquiets de la situation de ce point de vue.
Nous tenons à souligner que tout n’est pas négatif, notamment au niveau formation. Et le Sporting est le premier club de PACA en termes de licenciés. Même si ça tient surtout à la fusion avec le Sporting Club du Las, c’est important.
Mais c’est, justement, la différence entre la partie amateur et la partie professionnelle qui est choquante.
Car nous sommes bien obligés de constater qu’outre les échecs sportifs, de nombreux problèmes ont surgi.
Des problèmes d’ordre judicaire et éthique :
- Des soupçons de match truqué
- Des mini bus du club incendiés
- Une descente de police dans les locaux du club
- Un ancien joueur professionnel menacé chez lui
La justice effectue son travail et nous ne condamnons pas à sa place mais il faut bien dire que, pour le moins, cela ne donne pas une image favorable du club.
Des problèmes de gestion des ressources humaines :
- Une politique de recrutement chaotique
- Des changements d’entraineur fréquents, alors qu’on sait que la stabilité est nécessaire
- De grands noms du football, à l’expertise indiscutable comme Jean Tigana, attaché au club en tant qu’ancien joueur, ou Christian Damiano qui quittent le club au bout de 8 mois.
- Peu de joueurs locaux.
Dans ces conditions, nous comprenons la colère des supporters même si nous tenons à dire que nous ne cautionnons pas l’invasion, même pacifique, des vestiaires.
Comprenons tous qu’il y a les fidèles, ceux qui se sont regroupés derrière le slogan « Toulon mérite un grand Sporting », mais aussi tous ceux qui ne vont plus au stade et qui y reviendraient s’il y avait un projet clair et plus de sérénité.
Pour notre part nous relevons aussi une certaine opacité (incertitude ?) sur la gestion financière et administrative.
Un exemple !
Vos services et M. Méoni nous ont fourni le bilan d’activité du club comme convenu dans la convention de subvention. Nous vous en remercions.
Mais nous constatons que la « Fiche d’évaluation » est signée par M. Bodenes qui a démissionné de son poste de président de l’association.
Encore une démission !
Il n’est pas réglementaire, sauf information que nous n’avons pas, que le bilan d’activité soit signé par une personne qui n’est plus président.
Pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ?
Un autre exemple : qui ici est capable de citer le nom du président ? Car non, il ne s’agit pas de M. Joye.
De plus cette fiche d’évaluation est plus que sommaire en regard des attentes fixées par la convention. Je pourrai citer quelques exemples mais je ne veux pas alourdir.
Nous ne voulons pas terminer sans ébaucher des propositions parce que, oui, Toulon mérite un grand Sporting.
Que faire ?
Un grand club ce n’est pas forcément une équipe pro qui joue en Ligue 1 ou, rêvons un peu, en Europe. Ce n’est pas non plus une politique bling bling. Un grand club pour nous c’est une institution qui non seulement fait rêver, divertit, incite à la pratique sportive en faisant office de locomotive mais qui est aussi irréprochable sur le plan humain et de la gestion. Tant mieux s’il y a de bons résultats, évidemment.
Les enjeux sont sportifs, voire culturels mais aussi sociaux et économiques. Nous savons tous qu’un grand club impulse l’économie par sa dynamique
Nous demandons une remise à plat de la situation :
Un audit nous semble opportun : du strict point de vue financier mais aussi administratif. Attention, par exemple, aux transferts involontaires ou pas entre l’association et la SASP
Et puis, prenons des bonnes habitudes enfin à Toulon : consultons !
Des tables rondes publiques et des consultations tous azimuts sont possibles et nécessaires avec les supporters, les autres clubs, les entreprises, la Chambre de commerce.
C’est à notre avis un rôle que doit jouer la municipalité. Il n’y a pas de problème budgétaire, c’est ne coûte rien, et pas de problème d’intromission dans la gestion de la SASP.
Mais, de grâce, que tout ce qui peut se passer au grand jour, soit public. Ca nous changerait.
La municipalité peut faire pression auprès du club. Elle l’a déjà fait en 2015 en menaçant de couper les subventions si la fusion Le Las/ Sporting ne se faisait pas. Ce n’était pas, d’ailleurs, la meilleure idée comme on le voit. Raison de plus pour consulter.
Il faut, à notre avis, travailler l’ouverture vers d’autres partenaires éventuels : socios, éventuels partenaires et/ou repreneurs, collectivités etc. Le club ne devrait pas dépendre exclusivement du bon vouloir d’un actionnaire principal omnipotent, même s’il abonde les caisses du club.
La municipalité peut aussi jouer un rôle important dans la mise en synergie des bonnes volontés.
Des pistes souvent soulevées mais jamais concrétisées sont possibles. Nous pensons, notamment, à la mise en réseau réelle des clubs varois en général et toulonnais en particulier. Il n‘est pas normal que pratiquement tous les jeunes espoirs aillent directement à Nice, Marseille ou ailleurs.
Là aussi, la concertation est vitale.
Qu’en pense la municipalité ? Que compte-t-elle faire concrètement ? Nous voulons une action résolue de notre municipalité.
Car si Toulon mérite un grand Sporting, le Sporting mérite un grand Toulon.