Pour l’écouter en entier, c’est ici : https://fb.watch/85NbKRrJSE/
Voici les extraits vidéo et le texte initial de nos 3 prises de parole les plus importantes, sur les transports, le rapport de la cour régionale des compte, et le manque de démocratie participative, suivis par l’habituelle revue de presse et le procès verbal du CM.
Intervention de Magali Brunel sur les transports :
Plusieurs éléments portant sur la gestion des transports figurent dans le rapport de la cour des Comptes, et notamment les engagements de la commune au niveau de la régie mixte des transports toulonnais. Il est rappelé que le budget des transports correspond à un budget annexe, pris en charge par la commune.
C’est donc légitimement que nous vous interpellons sur les conditions catastrophiques de
déplacement des Toulonnaises et des Toulonnais en cette rentrée 2022.
Pour résumer, ces conditions sont le fruit d’une seule logique idéologique : privilégier le privé
et l’individuel…
Nous nous inscrivons à l’inverse de ces orientations, et ce n’est pas seulement sur la base des valeurs politiques que nous défendons, c’est sur la base de constats partagés par le monde économique, par les analyses pragmatiques de la situation de villes comparables et par les rapports scientifiques, notamment le dernier rapport du GIEC. J’en rappelle ici une citation emblématique :
Parmi les changements rapides nécessaires en zone urbaine figurent la démotorisation et la décarbonisation des transports ».
De quoi parlons-nous précisémentà Toulon? De deux fais concomitants qui viennent impacter la vie des Toulonnaises et des toulonnais au quotidien. Les travaux pour la 3e voie d’autoroute sur l’entrée est de Toulon et de la privatisation de la ligne de train NICE- Marseille.
Qui n’est pas resté bloqué, ces dernières semaines, dans les kilomètres de bouchon occasionnés par les travaux sur la 3e voie, et ce quel que soit le moment de la journée ? Et les Toulonnais vont devoir les subir 4 ans !
Rappelons que Toulon avait été choisie comme ville pilote pour être dotée d’un tram dans les années 80 et qu’un projet global de désenclavement avait été conçu, sur la base de 4 points (tunnel, 3e voie, contournante par le nord et Tramway). Or, seuls les projets qui accentuent la place de la voiture dans la ville ont été menés : en 2020, ce choix parait passer totalement à côté des enjeux d’une gestion urbaine durable des déplacements. Vous promettez 4 ans de
Pour mettre fin au réchauffement de la planète, il faut, de façon déterminée, immédiate et rapide, atteindre au moins la neutralité pour le dioxyde de carbone (CO2), et réduire fortement
les émissions des autres gaz à effet de serre. «
bouchons interminables aux Toulonnais et aucune alternative puisque à ce jour Toulon est la seule des 20 métropoles du pays à ne posséder ni tram ni BHNS et l’un des territoires de France qui était déjà l’un des plus embouteillés avant les travaux !
Dans le même temps, le transport en commun est affaibli : la privatisation du rail sur l’axe Nice Marseille, qui est un véritable axe de l’activité et de la mobilité Toulonnaise. n’a rien d’obligatoire ! c’est un choix politique de la région, un choix dont on connait la logique et l’issue : la ligne cédée au privée est une des plus rentables du réseau et la concurrence dans le domaine des transports se traduit généralement par un coût plus élevé pour l’usager, On le voit ailleurs, en Angleterre, en Belgique, la privatisation du rail est si catastrophique que ces pays reviennent à une gestion publique. Encore une fois, le choix sur notre ère urbaine est anachronique, idéologique et surtout il sera dommageable pour les Toulonnais.
D’un côté on investit pour le transport individuel, de l’autre on privatise le transport en commun. Ces deux choix vont dans le même sens : le mépris social et écologique à l’heure où tous nos concitoyens sont conscients des urgences et subissent de plein fouet une crise majeure !
Le développement de la ville, de son aire urbaine, le bien-être et la santé des habitants ne peut pas faire plus longtemps l’impasse sur des choix stratégiques vitaux qui privilégieraient l’intérêt général et la prise en compte des urgences écologiques. Il faut au minimum que la 3e voie soit réservée au transport public, il faut relancer le projet Tramway en organisant des voies de contournement, il faut rendre possible un retour en arrière après un bilan sur la gestion de la ligne Marseille-Nice par Transdev.
Je cite pour conclure le rapport du GIEC à nouveau : « Il est possible, par une gouvernance alignée sur la limitation du réchauffement à 1,5 °C et par l’économie politique de l’adaptation et de l’atténuation, de favoriser et d’accélérer les transitions systémiques, les changements de comportement, l’innovation et l’expansion des technologies ».
C’est ce que les Toulonnaises et les Toulonnais attendent.
Intervention d’André de Ubeda sur le rapport de la Cour Régionale des Comptes (CRC) :
Monsieur le maire, chers collègues,
Nous avons reçu le rapport de la Chambre régionale des comptes lundi 13 septembre pour en traiter en conseil municipal le vendredi 17 septembre.
Comment, dans ces conditions, effectuer notre travail de représentants de la population ?
Nous ferons toutefois plusieurs remarques.
En premier lieu nous interrogeons la logique d’analyse de la Chambre.
Il faut, évidemment, se féliciter que ces mécanismes de contrôle existent et fonctionnent. L’état de droit suppose en effet des institutions de ce genre.
Ainsi nous saluons le travail sur la bonne utilisation des deniers publics, le respect de la réglementation.
En revanche nous sommes plutôt circonspects sur la philosophie qui sous-tend l’analyse de la CRC.
Le rapport, comme d’autres précédemment, est marqué par une volonté de diminuer l’emploi public et les avantages sociaux des salariés. Ce serait un gage de bonne gestion.
A tel point que l’unique recommandation c’est de, je cite, : « supprimer les congés dérogatoires ». Nous ne partageons pas ces dogmes qui ont montré leur nocivité sur la qualité de vie des citoyens et sur le plan de l’intérêt économique général.
Nous ne pouvons pas nous résoudre à cette logique uniquement comptable et ignorant l’humain.
A « Toulon en commun » nous militons pour la diminution du temps de travail qui est une garantie d’une meilleure productivité. Cela passe par des salariés en nombre suffisant, avec de bonnes conditions de travail et donc par de meilleurs services rendus à la population. Cela contribue à la lutte contre le chômage également.
La majorité municipale partage la philosophie ultra libérale et austéritaire de la CRC comme le montrent les réponses de la ville et l’activité des élus ici même , au CD et au CR. Ce qui le montre aussi c’est votre accord avec les politiques, au grès des différents gouvernements, sur la question de la diminution des financements des collectivités territoriales.
L’alliance de M. Falco avec le président de la République confirme cette orientation qui consiste à appauvrir les instances élues les plus proches des citoyens.
Dans ces conditions, que la CRC alerte sur un certain nombre de problèmes, nous oblige, une nouvelle fois, à une appréciation critique de la gestion de la ville et, dans ce cas, en regard même du rapport.
C’est notre deuxième remarque.
Nous ne crions pas à la catastrophe mais nous notons un grand nombre de problèmes que je ne peux que lister faute de temps.
Nous nous y attendions vous avez retenu surtout la première phrase. « La situation financière de la commune est bonne »
Pour autant la CRC alerte sur le fait que, je cite « les flux financiers multiples et provisoires liés aux [transferts de compétences vers TPM] appellent à une lecture prudente de l’évolution de la situation financière de la ville ». Le rapport parle même « d’effet d’optique ».
Nous aurons à y revenir dans le débat public et, je l’espère, dans l’enceinte du CM mais comment ne pas s’inquiéter sur d’éventuels graves problèmes à venir.
Le désendettement nécessaire après des décennies d’impéritie ne justifie pas les investissements insuffisants même s’ils sont, enfin, en hausse.
Notre troisième remarque porte sur les critiques du rapport à propos des recrutements.
Nous notons la nécessité de mieux respecter les procédures et nous appelons, pour notre part, à plus de transparence
Mais la CRC alerte également sur le recours excessif aux vacataires , notamment en ce qui concerne le périscolaire. Voyez-vous, sans connaître le rapport et malgré les divergences politiques avec celui ci, nous en sommes venus à la même conclusion. Nous vous alertions, une nouvelle fois, au précédent CM, sur cette question.
Il faut faire mieux en ce qui concerne l’éducation et cela passe par des emplois stables. Nous y reviendrons dans de futurs CM
Quatrième remarque mais je serai bref sur cette question au vu des critiques sévères de la CRC : le bien fondé et le contrôle des subventions aux associations.
Nous sommes, bien entendu au vu de notre philosophie, très favorables au financement des associations. Comment ne pas s’inquiéter pourtant du manque flagrant de rigueur dans le contrôle de l’utilisation des subventions ? Car, si l’austérité n’est pas une bonne chose en ce qui concerne le financement public, la rigueur dans la gestion est vitale.
Nous aurons dans le futur à intervenir sur la différence entre aider les entreprises de sport et aider le sport pour tous. Entre l’intérêt général et l’intérêt des entreprises du sport.
Nous soutenons sincèrement, avec passion même, le RCT, le Sporting, le HTV et les associations sportives en général. Mais nous soutenons aussi le sport scolaire et nous appelons à un retour citoyen des subventions de la ville. Nous ne doutons pas des intentions des uns et des autres mais, comme la CRC, nous demandons plus de contrôle par le financeur.
En tout état de cause nous notons avec inquiétude que les réponses de la ville se situent le plus souvent dans des engagements à venir.
« en cours d’étude »
« Un travail d’élaboration d’indicateurs sera effectué »
En résumé nous estimons que le rapport de la CRC confirme notre analyse sur le besoin d’une orientation nouvelle de la gestion de la ville. Et ce malgré, je le répète, le désaccord philosophique avec celle-ci.
Intervention de Philippe Leroy sur le manque de démocratie participative :
Monsieur le Maire,
au début de mon mandat, vous nous avez reçu pour que nous nous présentions.
A moi, le petit nouveau en politique, vous m’avez dit :
“Monsieur Leroy, vous allez vous régaler”. Ce sont vos mots.
Alors, au bout d’un peu plus d’un an et à l’occasion de cette rentrée,
je me suis demandé où j’avais bien pu me régaler dans l’exercice de mon mandat.
Et bien oui, j’ai réussi à trouver des points qui nous réjouissent,
moi et mes collègues de Toulon en Commun.
Des points qui montrent que nos propositions en conseil municipal `
sont reconnues et contribuent à l’amélioration de la ville.
Et aussi des points qui étaient sur notre programme de la dernière campagne municipale et que vous avez repris.
Je citerai rapidement quelques exemples :
– La desserte des bus de l’arsenal. Nous vous avions fait cette proposition en conseil municipal, vous l’avez reprise en conseil métropolitain 3 mois plus tard.
– La maison des services public (délibération 6.1.01) et le guichet unique (délibération 2.3.01), contribuent à la simplification des accès aux services publics pour les toulonnais, un point important de notre programme, à continuer de développer.
– Les Halles Esther Poggio dont vous avez souligné le nom lors de leur inauguration suite à nos demandes.
– L’amélioration du bureau d’information jeunesse en centre-ville et la création d’un accueil des jeunes de 12 à 25 ans à Lazare Carnot (délibération 12.1.02), un sujet qui importait tant à Guy Rebec, c’est un début et nous vous encourageons à continuer.
Nous voterons bien évidemment “pour” toutes ces délibérations qui correspondent à la vision que nous avions développées.
Ces points montrent que nos interventions ont une utilité,
qu’une opposition constructive est bonne pour la ville, et que
toutes les graines que nous semons au fil de nos interventions finissent parfois par germer.
Elles sont avant tout pour le bien être des toulonnais car là est notre but, améliorer la vie de tous nos concitoyens.
Alors oui, ces petites réussites discrètes peuvent être une source de régal pour moi,
même si je préfèrerais avoir une action plus forte,
en pouvant participer aux commissions qui décident de l’avenir de la ville.
Par exemple, nous aimerions ne pas apprendre le détail du projet Mayol – Pipadi par Var Matin mais au contraire pouvoir en discuter en amont, que ce soit au niveau de la municipalité ou de la métropole, afin d’apporter d’autres idées pour améliorer ce projet pour le bien-être des toulonnais.
Comme il a été prouvé, la diversité dans les discussions apporte de la richesse dans les décisions. J’espère donc que vous entendrez ce message et nous permettrez de participer plus en amont à la construction d’une ville agréable à vivre. Merci.