Le retour de la commission d’enquête sur le BHNS analysé par Toulon en Commun :
Au mois d’avril 2025, le Préfet du Var a décidé l’ouverture d’une enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique du projet et la cessibilité du foncier nécessaire à la réalisation de l’opération de projet métropolitain de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS).
Cette commission d’enquête a rendu ses conclusions. Si, en définitive, elle émet un avis favorable à la déclaration d’utilité publique, elle n’en a pas moins soulevé un nombre considérable de limites et de réserves qui interrogent la pertinence du projet de BHNS.
Dans ses conclusions, la commission d’enquête déplore notamment :
– la part insuffisante de site propre (70 %) du projet actuel ;
– la durée estimée des travaux (13 ans) ;
– la capacité d’emport trop faible du BHNS ;
– ses conséquences environnementales délétères : imperméabilisation supplémentaire des sols, suppression de grands arbres insuffisamment compensés, risque d’aggravation des embouteillages, augmentation de 2 degrés de la température ambiante sur le secteur du Pont du Las …
– mais aussi ses conséquences sociales : perte de stationnement à la Beaucaire et Saint-Jean du Var pour les résidents, aggravation de l’ambiance acoustique sur certains secteurs …
Le constat est sans appel : si la commission « considère qu’il y a effectivement un intérêt général dans la mise en œuvre d’un nouveau moyen de transport en commun au regard des besoins de mobilité métropolitains, elle émet des doutes sur la viabilité du projet en terme de stratégie, de validation du concept et du choix du mode ». Le rapport relève encore que, « à défaut de l’absence d’une autre alternative après de longues années d’attente de la population, les effets de ce projet ne semblent pas à la hauteur des défis attendus ».
Les conclusions de la commission d’enquête apparaissent comme un véritable camouflet pour le projet de BHNS porté par la municipalité actuelle. Elles rejoignent les constats dressés par Toulon en Commun et ses élus. Elles accréditent les propositions que nous soumettrons au suffrage des Toulonnais en mars 2026.
Face à ces insuffisances, une solution existe. C’est celle que toutes les métropoles de dimension similaire à Toulon ont mise en œuvre depuis déjà des années : le tramway. Les avantages du tramway ne sont plus à démontrer : sa construction nécessite moins d’emprise spatiale que le BHNS (ce sont donc moins d’arbres abattus et moins de stationnements supprimés), le tramway peut transporter deux fois plus de passagers que le BHNS avec des temps de trajet plus compétitifs, il est à 100 % en site propre …
La mise en œuvre du projet de BHNS apparaît donc comme un anachronisme et un contresens. En effet, dans une ville de la dimension de Toulon, un BHNS ne peut être envisagé comme le mode structurant d’un réseau de transports ; sa vocation principale est d’alimenter un réseau de lignes de tramway. Même la ville de Nice, qui présente des contraintes topographiques plus fortes que Toulon, est aujourd’hui dotée de quatre lignes de tramway … dont la construction a d’ailleurs été votée par une majorité municipale de la même sensibilité politique qu’Hubert Falco et son équipe.
Désaveu ultime pour le projet de BHNS toulonnais, parmi les 536 personnes qui ont participé à l’enquête publique, « il y a 137 avis favorables et 210 avis défavorables dont 154 avis en faveur d’un tramway ».
Citoyens et experts, tout le monde s’accorde : c’est d’un tramway dont Toulon a besoin ! Et un besoin urgent. Faut-il rappeler que le magazine Capital a classé Toulon au rang de 20e métropole sur 20 pour l’usage de la voiture ?
Il est encore temps de corriger le tir.
En donnant une majorité de suffrages aux candidats de Toulon en Commun aux élections municipales de 2026, les Toulonnaises et les Toulonnais offriront à leur ville l’opportunité de commencer à rattraper le retard qu’elle accumule en la matière. Et, ainsi, d’être à la hauteur de son rang, enfin.