Tout sur le conseil municipal du 28 janvier !
Le conseil municipal en direct, où vous pourrez voir des altercations de très bas niveau entre le RN et Falco, et les interventions plus intéressantes de nos élus, sur le logement social, la vidéo-protection et un bâtiment de l’école Cité des Pins.
Vous trouverez ci après le texte préparé des interventions de nos élus, un peu différent de ce qui a été dit car nous avons dû réagir en direct à certaines interventions nous précédant, en particulier de la part du RN.
Intervention de Magali Brunel sur le logement social
Délibération 3_01-04 – garantie d’emprunt de la ville pour Le logis Familial.
La délibération porte sur une offre de réaménagement de crédit du logis familial entrainant le renouvellement de la garantie d’emprunt de la marie. La délibération ne porte donc pas sur une nouvelle décision mais sur une reconduction d’une pratique antérieure.
Si nous ne pouvons qu’approuver le fait que la ville se porte garant pour améliorer les conditions d’emprunts des entreprises sociale de l’habitat, ce qui explique notre vote favorable, nous souhaitons profiter de celle-ci pour évoquer plus largement, la politique municipale du logement social, dont la garantie d’emprunt est un aspect.
Rappelons que le nombre de demande de logements sociaux à Toulon est très élevé, il est de plus de 5200 par an, en 2017, 2018 et 2019. Mais face à ce chiffre en revanche, le nombre d’attribution à drastiquement baissé : 991 en 2017, 639 en 2018, et 624 seulement en 2019. Sur Toulon, l’année 2019 a vu l’agrément de 7 logements sociaux !
Il y a donc une véritable tension sur le logement social à Toulon, tension qui va s’accentuant. Or, ces demandes concernent le plus souvent des Toulonnais, qui vivent déjà à Toulon mais y sont mal logés ou qui ont besoin un loyer plus adapté à leurs moyens. Et en cette période d’augmentation générale du coût de la vie, cela est encore plus fragrant, tandis que le logement prend une part de plus en plus importante dans le budget des ménages.
Depuis la création de la loi SRU, qui a maintenant plus de 20 ans, les besoins ne font que s’accentuer. Nous ne disons pas que rien n’est fait, pour preuve d’ailleurs, le levier de la garantie d’emprunt qui est ici mobilisée. Nous disons que ce n’est pas assez, et nous disons que le moment est grave !
Que répond-on aux 4583 familles qui se sont vu refuser leur demande ? Le logement dans des logements digne des familles modestes de notre ville, la mise à l’abri de nos concitoyens de marchands de sommeil relève de notre responsabilité.
Or, on le sait, le turn-over en matière de logement social étant faible, la seule direction qui peut être prise en compte est celle d’une politique de construction raisonnée et assumée.
Outre l’apport de garantie de la ville, il y a bien d’autres leviers : en effet, la loi a créé la possibilité pour les collectivités de prendre en charge financièrement le coût du foncier, rendant ainsi possible la construction de logements sociaux, sur notre territoire. Quelle est la position de votre municipalité sur ce point ?
Je parlais d’une politique de logement raisonnée : en effet, il est aussi possible de mener une politique de logement qui favorise la mixité sociale, en relevant les plafonds d’accession : dans notre ville qui souffre de quartiers qui concentrent des populations en difficulté, ce choix serait enfin une décision de nature à agir sur le vivre ensemble.
Enfin, considérons aussi le logement social comme un levier économique : les bailleurs sociaux sont aussi des employeurs pour la gestion de leur parc, et des investisseurs, comme le montre d’ailleurs la délibération sur laquelle nous votons ce matin. Encourageons la création de postes de gardien formés, garants du lien social et du respect des lieux communs. Cela contribue à la fois à développer l’emploi et à favoriser le sentiment de sécurité et de proximité dans nos quartiers. Là encore, ces actions permettent d’agir sur l’économique et sur le social. Quelle est là encore la position de la municipalité ?
Pour le logement, comme le montre cette délibération, la ville peut et doit être un acteur central. C’est une attente légitime de ces milliers de familles Toulonnais qui aspirent à un logement, socle de leur intégration dans le tissu social, économique et culturel d’une ville.
Intervention de Philippe Leroy sur la video-protection
Cette délibération nous contraint à voter une fois de plus de manière groupée sur deux dossiers complètement distincts. Quel est le rapport entre l’extension du réseau de vidéo-protection pour un total de 8.300.000€ et le développement de l’attractivité de l’habitat hors PRU pour 2.150.000€ ?
Nous allons nous concentrer sur la partie financièrement la plus importante, la vidéo-protection.
Ma compagne a été victime d’un vol de sac à dos sur le port de Toulon sous une caméra de protection en octobre 2015. Nous sommes allés porter plainte au commissariat, et nous nous sommes entendus dire qu’il était impossible pour la police de visualiser la vidéo de surveillance, ou en tout cas que c’était beaucoup trop compliqué pour un simple vol. Cela a commencé à nous faire poser des questions sur l’utilité de ces caméras qui fleurissent partout dans la ville.
Le 23 décembre 2021, Le Monde consacrait une grosse demi-page à un article intitulé “Une étude montre l’inefficacité de la vidéosurveillance”. L’enquête, commandée par la gendarmerie nationale, met en lumière le faible taux d’élucidation des infractions et des effets dissuasifs quasi-nuls. Cela conforte notre opinion, sans même parler de la crainte d’une société à la chinoise dans laquelle tous nos faits et gestes sont surveillés. Là, nous avons un avis objectif, difficile de considérer la gendarmerie comme sujette à des craintes de ce type. Vous devez bien sûr être au courant de cette enquête !?
Par ailleurs, nous avons été alertés sur les incendies de véhicules qui se répètent au Pont de Bois, Var Matin en faisait encore un article ce jeudi 20 janvier. Pompiers et police mettent du temps à venir lorsqu’ils sont prévenus. Ce n’est malheureusement pas le seul quartier de Toulon où la sécurité se dégrade.
François Molins, Procureur général près la Cour de cassation, disait : « Le terrorisme s’arrêtera quand l’ascenseur social refonctionnera”. L’ascenseur social n’est sans doute pas principalement du ressort de la mairie, quoique toutes les actions en périscolaire peuvent y contribuer, mais en attendant et au vu des résultats peu probants des caméras de surveillance, ne serait-il pas opportun de trouver d’autres moyens de prévention que ces caméras ?
- Remettre des médiateurs, facilitateurs ou correspondants de nuit qui ont bien fonctionnés pendant une vingtaine d’année jusqu’à leur disparition en 2016 ?
- Promouvoir un tissu associatif, qui a disparu dans ces quartiers, pour mettre en œuvre la prévention et l’accompagnement des jeunes dans les quartiers ?
- Investir plus massivement et en proximité des besoins dans l’éducation, l’accès aux loisirs, au sport et à la culture pour tous, le projet de cité éducative ?
- Créer des espaces de vie collectifs, des tiers-lieux…
Avec plus de 8 millions d’euros, il y a certainement des pistes à creuser plus intéressantes que l’ajout de nouvelles caméras de vidéo-protection dont l’efficacité a été largement mise en doute. Nous nous demandons vraiment quel est l’intérêt de la poursuite d’une politique qui ne fait pas ses preuves.
Nous voterons donc contre cette délibération et attendons de votre majorité des réponses concrètes en matière de sécurité.
Intervention d’André de Ubeda sur un bâtiment de l’école Cité des Pins
Monsieur le maire, la présente délibération a pour objet la désaffection et le déclassement après séparation de parcelle d’un logement de l’école Cité des Pins.
La destination de cette partie de la maison est inconnue. Mais le détachement du terrain d’assiette de l’école indique qu’elle ne servira plus à l’école.
A la lecture de cette délibération, nous avons été surpris qu’une telle opération soit envisagée, alors même que l’équipe pédagogique de l’école n’en a pas été informée.
C’est d’autant plus choquant qu’une réfection totale de l’école avait été envisagée puis abandonnée par votre équipe en 2016.
Plus récemment des travaux pour créer un espace de restauration scolaire pour l’école élémentaire, et ainsi de le séparer de celui de la maternelle étaient en discussion. Vous abandonnez ce projet également.
La décision que vous vous apprêtez à prendre est d’autant plus critiquable qu’il n’y a pas de salle des maîtres et que depuis 25 ans un algeco sert de salle de classe.
Ces locaux constituent une occasion d’améliorer les équipements de ce groupe scolaire. Vous ne faites pas ce choix.
Des immeubles sont en construction dans le quartier pourtant déjà sururbanisé. Là aussi nous ne partageons pas ce choix.Pour autant des élèves supplémentaires vont arriver et vous supprimez des locaux scolaires. C’est incohérent !
Ça nous ramène à la question du manque d’investissements qui vous dérange tant. A moins que vous ne comptiez sur le privé là aussi.
Par ailleurs, ces nombreux programmes de construction, ainsi que l’augmentation du nombre d’habitants posent plus largement la question de la sectorisation totalement inégalitaire des écoles toulonnaises. Vaste sujet sur lequel nous avons de nombreuses propositions
Nous voterons en conséquence contre cette délibération
3 articles dans Var Matin par Mathieu Dalaine (29&30/01/22)
Article un peu différent sur le net : Le débat sur la part de logements sociaux dans le parc immobilier toulonnais s’est invité au conseil municipal. Piqué par l’opposition, le maire Hubert Falco a plaidé des « efforts » en la matière.
« Nous ne disons pas que rien n’est faitn nous disons que ce n’est pas assez et que le moment est grave! » Vendredi 28 janvier, la socialiste Magali Brunel a profité de la tribune offerte par le conseil municipal pour critiquer les orientations politiques de la majorité sur le sujet du logement social.
D’après l’élue d’opposition, il y a eu 5.207 demandes de HLM en 2019 à Toulon, pour 624 attributions seulement. Le tout dans une ville où « 70% de la population » pourraient prétendre à une habitation à loyer modéré; dans une ville où les besoins « ne font que s’accentuer » depuis la création de la loi Duflot et l’obligation des communes de disposer d’au moins 25% de logements sociaux.
Cette barre semble toutefois infranchissable, si l’on en croit le maire Hubert Falco. Pour l’atteindre, « il faudrait construire 6.800 logements sociaux supplémentaires. » Soit l’équivalent de « 20.000 habitants de plus et de trois fois La Beaucaire« , a précisé son adjoint Robert Cavanna. « Aujourd’hui, nous en avons 18%. Nous avons fait des efforts mais ce sera difficile de réaliser le taux de la loi Duflot », a euphémisé le maire.
Mohamed Mahali, président de l’office Toulon Habitat Méditerranée (THM), a en outre tenu à souligner un manque de terrains disponibles pour ériger des immeubles: « Qu’on nous trouve du foncier, mais pas n’importe lequel: il faut qu’un bailleur social puisse ensuite équilibrer l’opération avec les loyers! » Et l’élu de rappeler les sommes « importantes » investies par THM pour « entretenir, rénover et réhabiliter l’existant ».
Réponse agacée de Magali Brunel: « Nous vous faisons crédit du travail réalisé mais on ne peut pas dire à 4.583 familles qu’elles n’ont qu’à attendre parce que d’autres choix sont faits! Des constructions sur Toulon, il y en a à tous les coins de rue! »
Amaury Navarranne (Rassemblement national) a aussi souhaité livrer son analyse sur l’insuffisance de logements sociaux. En accusant, sans surprise, les « politiques folles » qui ont entraîné le « grand déclassement » des citoyens et « l’immigration pauvre ».
Rappelons que la pénalité acquittée par la ville cette année pour non-respect de la loi Duflot s’élève à plus de deux millions d’euros.