Tout ce que vous voulez savoir sur le conseil métropolitain du 29 septembre, à commencer par le replay où nous vous conseillons d’aller à 2h22′ et à 2h44’…
Après la synthèse des délibérations, nous vous présenterons le texte de nos interventions, les documents sur les délibérations les plus intéressantes, séparés par des extraits de presse…
Intervention à propos du Schéma Directeur de l’Energie et du Plan Climat Air Energie Territorial :
Les deux délibérations concernant le SDE et le PCAET vont dans le bon sens. Mais ils ne vont vraiment pas assez loin à l’heure de l’urgence climatique, à une époque où la qualité de l’air est l’une des causes majeures de mortalité en France. Ils manquent de positions fortes et concrètes.
Avec l’équipe de Toulon en Commun, je vous donne quelques pistes que nous aimerions voir suivre par la métropole :
– Pour le transport, il faudrait développer la continuité des pistes cyclables, arrêter de faire du TCSP une arlésienne (je ne vais pas prononcer le mot qui vous fâche), augmenter la fréquence des bus (le 3, ligne considérée comme l’une des 3 lignes les plus structurantes avec la 1 et la U, passe à une fréquence de 20 minutes en été, cela n’incite guère à abandonner sa voiture)…
– Pour la qualité de l’air, outre l’amélioration des transports doux, il faut se battre comme le font d’autres maires de la côte pour obtenir une amélioration du carburant utilisé par les navires dans TOUTE la Méditerranée. Et ne pas accepter les navires de croisière que refusent maintenant Nice et Marseille. Sans oublier l’aberration de laisser les ferries en coeur de ville.
– Au niveau de la production d’énergie locale et renouvelable, les panneaux photovoltaïque, c’est bien, il faut les encourager, mais ce ne sera pas suffisant pour surmonter les crises. Nous vous proposons d’inciter des entreprises à créer un parc éolien flottant au large de notre métropole. Et des turbines maritimes devant Escampobariou et le Cap Sicié pour profiter du courant général constant dans ces deux zones.
– D’ailleurs, pour l’énergie, la meilleure est celle que l’on ne consomme pas. Pourquoi ne pas ajouter l’obligation d’extinction des enseignes lumineuses 1h après la fermeture des commerces jusqu’à 1h avant leur ouverture, l’interdiction des publicités lumineuses (à faire sans doute au niveau du RLPi), l’extinction de l’éclairage de la voie publique entre minuit et 5h du matin, ou en mettant des lampadaires LED pourvus d’un détecteur de présence piéton-vélo, ou encore en mettant des lampadaires à deux puissances pour réduire la puissance lumineuse au milieu de la nuit.
Toutes les études sur les communes qui ont pratiqué cette extinction n’ont pas remarqué de hausse de criminalité, uniquement un “sentiment” d’insécurité, qui peut être atténué en laissant un lampadaire sur 3 allumé si l’on n’a pas le système de détection des piétons et vélos ou le système à deux puissances.
– Pour les bâtiments, proposer une incitation financière à isoler les bâtiments par l’extérieur lorsque l’on fait un ravalement de façade.
– Pour le bruit, je vous ai déjà parlé des radars anti-bruit pour arrêter les motos (et voitures) qui s’amusent à faire du bruit… Et ne pas faire le ramassage des ordures à 4h du matin en zone résidentielle alors qu’elles se font paradoxalement aux heures de pointe dans certaines rues passantes de Toulon tout en aggravant les bouchons.
– Pour la bio-diversité, encourager les pelouses plus naturelles comme à La Valette au lieu des pelouses tondues-arrosées à outrance ou des pelouses synthétiques (rivière couverte du Las par exemple où les malheureuses plantes grasses plantées dans du béton sont changées tous les 6 mois).
Arrêter de mettre ce revêtement soit-disant perméable autour des arbres pour remettre de la terre avec de la vraie végétation, ou tout au moins des grilles comme il y en a à Hyères pour vraiment laisser passer l’eau.
Et encourager les citoyens à mettre des pots devant leur maison en ville (dans les rues où cela est possible, bien sûr). Il faudra vraiment que vous ailliez visiter le quartier du Panier à Marseille avant de me dire que cela n’est pas possible.
– Pour le confort thermique, il faut augmenter la plantation d’arbres à feuilles caduques en ville et dans les rues, pas que dans les parcs et les zones naturelles !
– Inciter à construire avec des matériaux plus respectueux de l’environnement, comme par exemple les maisons en bois et paille ? Et en privilégiant le recyclage des matériaux de construction plutôt que la construction de nouvelles carrières ?
– Et pourquoi miser toujours plus sur le tourisme alors que nous sommes une région engorgée ? Nous avons été obligés de limiter le nombre de touristes à Porquerolles, bientôt il faudra réserver pour pouvoir aller sur nos plages ?
Je pourrais argumenter longtemps sur chacun de ces points. Je vous accorde que c’est un peu un inventaire à la Prévert, mais 10 petits paragraphes de proposition me semblent raisonnables par rapport aux 979 pages de ces deux rapports.
Certaines de ces mesures peuvent être prises rapidement, d’autres sont pour du plus long terme. Certaines procureront des économies à la collectivité, d’autres sont des investissements tandis que certaines pourraient obtenir des financements privés, vous aimez cela.
Nous espérons donc que ces mesures seront prises le plus rapidement possible dans les années qui viennent.
(* https://www.blog-direct-signaletique.com/lextinction-de-leclairage-public-pourquoi-comment/)
Intervention à propos du Schéma Régional des Carrières et en particulier du danger potentiel de la carrière de Mazaugues :
Monsieur le Président, Madame la Maire de La Seyne sur Mer, Messieurs les Maires de la Métropole, chers Collègues,
Nous ne pouvons pas en l’état accepter ce Schéma Régional des Carrières. Ce plan est basé sur des études datant de plus de 20 ans. Depuis, nous avons pris heureusement conscience des enjeux de la bio-diversité et de la valeur de notre patrimoine naturel et paysager.
Ce SRC ne protège pas assez notre territoire de la création de nouvelles carrières. Il est démontré par plusieurs rapports que le besoin en granulats de la région est largement couvert par les carrières existantes, et ce pour de nombreuses années.
Je vais revenir en particulier sur le projet de carrière à Mazaugues. Certes, les études financées par Provence Granulat se veulent rassurantes, mais les autres études montrent bien les dangers d’une exploitation au dessus d’une grande nappe phréatique. Le sol de cette région a été rendu très fragile par l’exploitation de la bauxite qui a laissé de grandes galeries vides menaçant de s’effondrer. L’exploitation de la carrière entraînerait un grand risque de pollution de cette nappe phréatique.
Je me permets de vous rappeler que la Ville de Toulon et 21 autres communes de l’aire toulonnaises sont alimentées en eau potable par le lac Ste Suzanne dit le « lac de Carcès ». Le lac de Carcès est alimenté par la rivière Caramy dont a minima 3 de ses sources sont des exutoires de la réserve d’eau se trouvant sous le projet de carrière : la source des Lecques (AEP de Tourves), la source Le Lieutaud et la source de la Figuière.
12 Millions de Français ont une eau contaminée. Ne rajoutez pas Toulon à la longue liste des lieux dont l’eau est devenue imbuvable. Le maire du Castellet (celui des Alpes, pas notre voisin du Var) est obligé de distribuer 3 litres d’eau en bouteilles à ses administrés. Heureusement qu’ils ne sont que 300 ! A l’échelle de la métropole, distribuer de l’eau en bouteilles à tous les habitants de la métropole, y compris les touristes, aurait un coût d’environ 500.000€ par jour, soit 182 Millions d’Euros par an. Impensable !
Le Schéma Régional des Carrières doit nous protéger d’un tel désastre.
Autre point, il y a un fort enjeu de pollution de l’air sur notre région. L’encadrement strict des émissions de particules fines émises par ces installations est essentiel. Introduire des limites, voire interdire d’exploiter en fonction des conditions météorologiques (fort vent) est à intégrer dans le schéma régional.
Il semblerait donc opportun qu’une distinction soit clairement établie entre création de carrières et renouvellement/extension de carrières ainsi qu’en fonction des typologies de territoires (excédentaires, autonomes et déficitaires) vis-à-vis de l’approvisionnement en granulats communs.
Je pourrais aussi vous développer tous les éléments techniques opposés à ce SRC que le Parc Naturel Régional de la Sainte Baume ou l’association France Environnement ont écrit. J’ai préféré vous parler de manière plus simple, mais sachez que tous les propos que j’ai tenu ont des appuis techniques solides, y compris des études du Conseil Général du Var.
Avec Toulon en commun, je vous demande donc instamment de reporter le vote de cette délibération afin que nous puissions émettre des réserves pour que ce plan soit amendé afin de protéger notre territoire, sa bio-diversité, ses paysages et surtout protéger notre eau potable, avec l’interdiction de tout nouveau projet présentant un risque si minime soit-il de dégrader nos ressources en eau. Avec la ressource rare qu’est l’eau on ne spécule plus, on ne tente plus rien, on se doit de la protéger.
Monsieur le Président, allez-vous protéger les toulonnais et les habitants de TPM ?
Si vous n’êtes pas encore convaincu par mes propos, le principe de précaution n’est-il pas de mise, vous qui prétendez gérer votre ville et la métropole en bon père de famille ?
Je suis à l’écoute de votre réponse.
Réponse de Falco : « Nous ne nous intéressons qu’à la carrière du Revest, la seule sur la métropole. » Et notre eau alors ???
Quelques délibérations intéressantes :
Nous avons soulevé le problème de Mazaugues en commission, mais lorsque le maire de Hyères a commencé à acquiescer à nos remarques, le maire de La Crau s’est opposé à toute modification de la proposition d’acceptation sans réserves de TPM. Incompréhensible. Au conseil métropolitain, Falco a dit qu’il ne voulait se prononcer que sur la carrière du Revest, que le reste ne le concernait pas. Et notre eau alors ???
Vous pouvez accéder au document complet ici : https://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/consultation-des-epci-a13933.html
Le Schéma directeur énergies et le Plan Climat Air Energie Territorial de la Métropole TPM ont fait l’objet de nos remarques, malheureusement pressées par Falco qui voulait que le conseil se termine vite.
avec en particulier la Cité Judiciaire mise en avant, mais aussi 5 autres modifs tout aussi intéressantes du PLU, au nord de la gare, entre Mayol et Pipady, Brunet…